Randonnée en terre viking

Gerlinda, Miriam, Jana, Sabine et Alice

1 mai 2008

Miriam Desmarais

Miriam Desmarais est une étudiante de 3^e année du baccalauréat en droit à l'Université de Sherbrooke. Elle fait présentement sa dernière session en échange à l'Université d'Aarhus au Danemark. Elle nous livre ici son carnet de voyage.

Par ce samedi matin d'avril, je viens de déguster mon déjeuner composé de pain noir, de fromage blanc et de confiture. «Rendez-vous à midi devant le bloc 10 avec vos vélos», m'annonce en anglais la messagerie Skype. Comme une enfant qui s'en va jouer dehors, je suis emballée d'aller rejoindre mes amies des résidences Skejbyparken (prononcer sky-bou-parken). Enfin c'est l'heure! Je sors rejoindre Sabine d'Autriche, étudiante en biologie, et sa sœur Gerlinda, qui la visite pour le week-end, Alice, Française étudiant l'histoire, et Jana, Tchèque s'intéressant aux sciences environnementales.

Route menant à Moesgaard Strand. On y voit bien le partage de la route : le trottoir piétonnier, la voie cyclable et la chaussée.

Même si ma bicyclette de piètre qualité n'a qu'un seul plateau et que je dois freiner en donnant un coup de pédale vers l'arrière, rien n'est plus agréable que de descendre vers la plage. En peu de temps, nous sommes déjà sur la piste longeant la mer. Nous avons pu nous y rendre en empruntant des voies cyclables aménagées le long des boulevards. Il est à noter que le Danemark considère réellement le vélo comme un moyen de transport. Les cyclistes ont droit à leurs propres feux de circulation. Lorsqu'on sait qu'une taxe de 180 % de la valeur de l'automobile est imposée à chaque achat de voiture, il n'est pas surprenant qu'autant de Danois pédalent de bon cœur et qu'ils aient réalisé un si formidable partage des routes.

Nous voilà déjà à traverser le port. Nous sommes en terre viking! Cela me rappelle la lecture de Karen Blixen, auteure danoise célèbre pour ses Souvenirs d'Afrique, mais qui situe aussi certaines de ses histoires dans les villes maritimes. Une des meilleures idées que j'ai eu, avant de venir ici, a sûrement été de demander des suggestions d'œuvres littéraires scandinaves à la libraire de la coopérative de l'Université de Sherbrooke.

Vue de l'océan à travers la hêtraie des environs de Moesgaard

Seulement quelques minutes se sont écoulées et nous sommes au centre-ville d'Aarhus. Il ne faut pas se surprendre que nous traversions la ville en si peu de temps. Après tout, elle n'est peuplée que de 250 000 habitants. Sous ses airs de grande cité européenne, avec plusieurs rues piétonnières, trois grands musées (Aros, Moesgaard et Den Gamle By) et des sculptures exposées à tous les coins de rue ou presque, on pourrait facilement l'oublier.

Et quelques coups de pédale plus tard, nous sommes à la plage de Moesgaard. La piste cyclable traverse une hêtraie mature et au travers des arbres bourgeonnants on peut apercevoir l'océan. Le contraste est à couper le souffle. C'est comme si nous étions au mont Bellevue et qu'à la place du campus s'étendait une mer turquoise. Rapidement nous nous rendons sur la plage de sable blanc et fin et profitons sereinement du soleil.

La plage de Moesgaard.

À la fin de l'après-midi, nous reprenons le chemin du retour. Cette fois-ci, nous marcherons sur l'une des seules montées d'Aarhus. Elle longe le superbe musée Den Gamle By. Cette attraction touristique de 1^re classe reconstitue littéralement un village médiéval danois. Des acteurs lui donnent même vie comme dans l'ancien temps.

Une demi-heure passe et c'est déjà le retour à Skejbyparken. Et afin de conclure ce magnifique après-midi, nous ouvrons une bière danoise bien fraîche. Skøl! Prost! Na zdravi! et Santé! jaillissent alors dans l'allégresse.